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Le cancer de la vessie

Qu’est-ce que c’est ?

La vessie est un organe creux, destiné à stocker l’urine produite par les reins entre chaque miction. Les cellules de la muqueuse de la paroi vésicale sont donc exposées à l’urine et ses composants parfois toxiques à répétition. Sous cette pression, une cellule peut alors dégénérer et se multiplier de façon anarchique jusqu’à former une tumeur : le carcinome urothélial. Le plus souvent, ces tumeurs se développent dans la vessie. Elles peuvent également apparaître sur les voies excrétrices supérieures (calices, pyélon et uretère), situées entre le rein et la vessie.

Le cancer de la vessie

Avec environ 12 000 nouveaux cas par an en France, le cancer de la vessie est le 7ème cancer  le plus fréquent. Il est moins fréquent chez la femme, mais souvent plus agressif. L’âge moyen de survenue est de 70 ans. Dans 50 à 70% des cas, il se présente sous forme localisée, n’infiltrant pas le muscle. Environ 30% des patients présentent des tumeurs localisées, mais infiltrant le muscle. Dans 5 à 10% des cas, la maladie est métastatique d’emblée, c’est-à-dire avec des lésions cancéreuses à distance de la vessie (ganglions, poumons, os…).

 

La forme la plus fréquente est le carcinome urothélial. 

Mais, il existe d’autres histologies, c’est-à-dire le type de tissu touché par la maladie. Nous pouvons notamment prendre comme exemple le carcinome épidermoïde ou le carcinome neuro-endocrine.

Les symptômes

L’hématurie
(c’est-à-dire la présence de sang rouge, souvent accompagné de caillots dans les urines)
D’autres signes persistants peuvent conduire au diagnostic comme des brûlures urinaires ou une envie fréquente d’uriner sans qu’aucun médecin n’identifie une infection urinaire. 
Ces signes doivent particulièrement alerter chez les patients fumeurs.

Le dépistage​

À l’heure actuelle, il n’existe aucun dépistage validé du cancer de la vessie. En cas de risque professionnel, le service de santé au travail peut être amené à réaliser des examens d’urine de surveillance.

Le diagnostic

Le premier examen à visée diagnostique est l’échographie vésicale ainsi que l’ensemble des voies urinaires. Il s’agit d’un examen facile d’accès et non-invasif.
Afin de mieux visualiser les voies excrétrices supérieures, on peut compléter par un uroscanner. Le bilan d’imagerie s’associe à une analyse d’urines spécifique appelée cytologie urinaire. Cet examen, non-invasif également, consiste à rechercher au microscope la présence de cellules anormales sur un échantillon d’urines.

La confirmation formelle du diagnostic s’obtient en réalisant une cystoscopie.

Il s’agit d’un examen direct de la vessie avec un endoscope (semblable à une caméra) via les voies naturelles. Un urologue réalise cet examen.

La cystoscopie permet également de réaliser des prélèvements afin de confirmer ou non le caractère cancéreux des anomalies vues en échographie et/ou sur la cytologie urinaire.

Si la tumeur est invasive (infiltrant le muscle de la vessie), le bilan peut être complété par un scanner complet (TAP: thorax, abdomen et pelvis).

Les facteurs de risque

Il existe des facteurs de risque du cancer du rein non-modifiables

Le tabac

(60% des cas)

L’exposition professionnelle à certaines substances chimiques :

   *amines aromatiques utilisés dans la fabrication des cosmétiques, des produits pharmaceutiques, des pesticides, des matières plastiques, dans l’industrie du caoutchouc et que l’on retrouve également dans le tabac;   

*hydrocarbures aromatiques polycycliques employés dans l’industrie du goudron, des pneumatiques ou du textile;

(Si une exposition professionnelle, même ancienne, est suspectée, une consultation spécialisée en maladies professionnelles est alors recommandée)
Un antécédent de traitement par radiothérapie au niveau du bassin ou de chimiothérapie par cyclophosphamide
Des cystites à répétition, surtout chez la femme
Une bilharziose urinaire
(infection parasitaire)
pour le carcinome épidermoïde

Les traitements

Selon le stade, la prise en charge proposée sera différente
Pour les tumeurs localisées n’infiltrant pas le muscle : le premier traitement est la résection endoscopique de la lésion par voie transurétrale (voie naturelle). Un traitement complémentaire pourra être associé à la résection endoscopique : des instillations intra-vésicales de chimiothérapie (mitomycine C) ou d’immunothérapie (BCG).
Pour les tumeurs infiltrant le muscle, le traitement de référence est la chirurgie, précédée par une chimiothérapie dite « néoadjuvante » en l’absence de contre-indication. Différentes techniques chirurgicales existent. 

Chez des patients sélectionnés, le médecin peut envisager une stratégie de préservation de la vessie. Cette stratégie associe la chirurgie partielle, la chimiothérapie et la radiothérapie.

Le traitement des tumeurs métastatiques repose sur une polychimiothérapie.

En cas de bonne réponse à l’issue de la première chimiothérapie, une immunothérapie par Avelumab devrait bientôt être remboursée en France en maintenance pour un an après la fin de la chimiothérapie.

En cas d’inéligibilité à la chimiothérapie ou de récidive après celle-ci, le médecin peut alors vous proposer une immunothérapie par Pembrolizumab.

Enfin, de nouvelles classes thérapeutiques sont en cours d’autorisation pour compléter l’arsenal thérapeutique comme les anticorps conjugués (cf fiche dédiée) ou dans certains cas (où la tumeur présente des anomalies génétiques qui lui sont propres) les thérapies ciblées.

Chez les patients fumeurs, le sevrage tabagique est toujours bénéfique.

Une prise en charge multi-modale :

Le traitement du cancer de la vessie localisé fait appel à tous les acteurs de la cancérologie. En effet, chirurgiens urologues, oncologues médicaux et radiothérapeutes sont mobilisés. Aux stades localisés de la maladie, pour les tumeurs non infiltrantes comme infiltrantes, la réussite du traitement est basée sur l’association de plusieurs modalités thérapeutiques : chirurgie + traitement médical par immunothérapie ou chimiothérapie +/- radiothérapie. Le suivi du parcours de soins complet est essentiel pour optimiser les chances de rémission. L’objectif de ces traitements est non seulement de traiter la lésion visible, mais aussi de prévenir la survenue de récidives.

Biologie moléculaire

Du fait de son exposition via les urines à de nombreux agents mutagènes, le carcinome urothélial fait partie des cancers porteurs du plus grand nombre de mutations génétiques (non héréditaires, propres à la tumeur). Plusieurs traitements sont en cours de développement afin de cibler les anomalies les plus fréquentes.

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