Quels sont les causes et facteurs de risque du cancer de la vessie ?

Des causes et facteurs de risques multiples

Les facteurs de risque des cancers de la vessie sont multiples. Certains de ces facteurs sont directement liés à la constitution d’un individu (facteurs constitutionnels) alors que d’autres facteurs sont liés à l’environnement (facteurs environnementaux). C’est la coopération entre facteurs constitutionnels et facteurs environnementaux qui conduira au développement d’un cancer de la vessie.

Les facteurs de risque environnementaux

Le tabac

Plusieurs facteurs environnementaux augmentent le risque de cancer de la vessie. Le plus important est le tabac qui est le premier facteur de risque du cancer de la vessie (source cancer-environnement.fr). Plus de la moitié des cancers de la vessie sont directement ou indirectement attribuables au tabac.  Les fumeurs ont un risque d’avoir un cancer de la vessie deux à six fois plus élevé que les non-fumeurs. Le risque augmente proportionnellement à la consommation journalière de cigarettes et à la durée d’intoxication tabagique. Le risque diminue dès l’arrêt du tabac et, au bout de 15 ans, le risque de l’ancien fumeur est semblable à celui d’un non-fumeur.

Certaines maladies

D’autres facteurs comme l’arsenic et l’opium augmentent le risque d’un cancer de la vessie. Une chimiothérapie antérieure avec des médicaments comme le cyclophosphamide ou l’isofosfamide augmente également ce risque et il est important de beaucoup boire lorsqu’un patient est traité avec une de ces chimiothérapies pour en limiter le risque.

La radiothérapie

Une radiothérapie antérieure de l’abdomen ou du bassin augmente aussi le risque.

Les facteurs constitutionnels

L'âge

Parmi les facteurs constitutionnels, et comme c’est le cas pour la plupart des cancers, l’âge constitue un facteur de risque important. Plus de la moitié des cas sont diagnostiqués entre 50 et 80 ans. 85 % des hommes et 89 % de femmes avec un cancer de la vessie ont plus de 60 ans (source cancer-environnement.fr).

Le sexe

Le sexe constitue un autre facteur de risque : les hommes sont plus nombreux que les femmes à être atteints d’un cancer de la vessie.

L'hérédité

Parmi les autres facteurs constitutionnels, l’hérédité peut avoir un rôle. Ces formes héréditaires sont dues à des mutations génétiques qui se transmettent d’une génération à l’autre et qui sont impliquées dans le développement d’un cancer.

Le point de vue de l'expert

En savoir plus sur l'ADN, les gènes et les mutations génétiques

L’ADN est un ensemble de 3 milliards de molécules qui sont dans le noyau des 30 000 milliards de cellules qui composent notre organisme. Cet ADN est composé par une suite de 4 éléments différents nommés A, T, G ou C d’après la première lettre de leur nom complet. Il forme une double hélice et contient toutes les informations nécessaires au fonctionnement de chaque cellule. Ces informations sont contenues dans de petits fragments d’ADN dénommés “gènes“. Il y a environ 21 000 gènes qui décident du fonctionnement d’une cellule et de la production des protéines, ces constituants essentiels des cellules.

Des mutations peuvent survenir au niveau de l’ADN, changeant un élément par un autre à l’intérieur d’un ou de plusieurs gènes. Ces mutations peuvent être transmises d’un parent à un enfant (mutations génétiques héréditaires) ou survenir spontanément chez un individu au cours de sa vie (mutations sporadiques). Certaines mutations peuvent augmenter le risque d’apparition de cancers.

Une prédisposition génétique au cancer de la vessie s’observe principalement chez les patients qui présentent un syndrome de Lynch.

En savoir plus sur l'ADN, les gènes et les mutations génétiques

Le syndrome de Lynch est une maladie génétique qui touche principalement le côlon-rectum et l’endomètre. Les patients avec un syndrome de Lynch ont un risque plus élevé de faire un cancer colorectal et l’âge d’apparition du cancer se fait vers 45 ans. Ils ont aussi un risque plus élevé de faire un cancer de l’endomètre, de l’ovaire, de l’estomac, de l’intestin grêle ou des voies biliaires ou urinaires. Ce syndrome serait responsable d’environ 5% des cancers de la vessie1.

Le point de vue de l'expert

De plus, on observe une disposition familiale à développer un cancer de la vessie chez certaines personnes. Cette disposition familiale peut être due à une prédisposition génétique, à un mode de vie des membres de la famille, au hasard ou à une association de ces différents facteurs. Si un parent au premier degré (père, mère) a eu un cancer de la vessie avant 45 ans, les enfants ont plus de risque de développer cette maladie (source arcagy.org).  

D’autres facteurs de risque sont suspectés comme la pollution de l’air ou certains pesticides. En revanche, il semble que la consommation de fruits et légumes ait un effet protecteur sur le développement des cancers de la vessie (source cancer-environnement.fr).

BIBLIOGRAPHIE

  1. Dyrskjøt, L. et al. Bladder cancer. Nat Rev Dis Primers 9, 58 (2023).
  2. Klemm, J., Laukhtina, E. & Shariat, S. F. Combination neoadjuvant therapies are paving the way for bladder preservation to become the standard for selected patients. Nat Rev Clin Oncol 21, 87–88 (2024).
  3. Nadal, R., Valderrama, B. P. & Bellmunt, J. Progress in systemic therapy for advanced-stage urothelial carcinoma. Nat Rev Clin Oncol 21, 8–27 (2024).

Intitulé du poste :
Spécialité :
Lieu d'exercice :
Publications :