Votre cancer

Vivre avec la maladie

Fertilité & Cancer

Le cancer et/ou ses traitements peuvent affecter la fertilité, chez la femme comme chez l’homme. Les progrès actuels et l’anticipation permettent le plus souvent de réduire le risque d’infertilité après un cancer. Il est primordial d’aborder ce sujet avec l’équipe soignante qui vous suit avant de débuter le traitement. Cela doit se faire, que vous ayez un projet parental défini ou non.  En effet, les effets des traitements sont potentiellement irréversibles.

Catherine Adler Tal, onco-psychologue et onco-sexologue, répond à vos questions sur l’importance de conserver une vie sociale pendant son combat contre la maladie, l’accompagnement de la femme lors d’une mastectomie et sur les droits en matière de préservation de la fertilité.

Troubles de la fertilité liés au cancer

Le plus souvent, la baisse de la fertilité est une conséquence du traitement.

Parfois, comme dans le cas du cancer du testicule, c’est la maladie elle-même qui peut être à l’origine de l’hypofertilité.

Troubles de la fertilité liés aux traitements

Chirurgie

Lorsque la chirurgie concerne un organe de l’appareil reproducteur (utérus, ovaire, testicule, prostate) ou situé à proximité (vessie, rectum, certains curages ganglionnaires abdominaux..),il existe un risque d’altérer définitivement la fertilité.

Radiothérapie 

De la même façon, si la zone à irradier concerne ou est proche des organes du système reproducteur et/ou si la dose est élevée, la fertilité peut être altérée. 

Traitements systémiques : On appelle traitement systémique tout traitement qui a vocation à traiter l’organisme dans son ensemble. Cela s’effectue sans cibler une zone en particulier. Il peut s’agir de la chimiothérapie, des thérapies ciblées, de l’hormonothérapie ou encore de l’immunothérapie. Tous ces traitements peuvent amener à des troubles de la fertilité, pas toujours réversibles.

Contraception

La plupart des traitements systémiques, notamment la chimiothérapie, ainsi que la radiothérapie, peuvent avoir des effets dits « tératogénes ». Cela signifie qu’il à un risque de provoquer des malformations fœtales. Il est donc indispensable de maintenir une contraception efficace pendant toute la durée du traitement et encore plusieurs mois après. Ceci concerne les hommes tout autant que les femmes. Le choix de la contraception doit être discuté avec le gynécologue ou l’oncologue pour les femmes en cas de cancer hormonodépendant.

Solutions

 

 

 

La stratégie de préservation de la fertilité la plus adaptée à votre cas doit être discutée avant le traitement. Cette discussion doit s’effectuer avec votre oncologue, en lien avec les médecins de biologie de la reproduction. C’est un sujet important mais qui ne doit pas (ou le moins possible) retarder la prise en charge du cancer.
La plupart du temps il s’agit de recueillir et congeler les cellules reproductrices. Cela s’effectue par des prélèvements de sperme chez l’homme ou d’ovocytes chez la femme. Dans de plus rares cas (surtout chez l’enfant), c’est le tissu germinal qui est conservé (tissu testiculaire ou ovarien).

Ces prélèvements sont réalisés et conservés par congélation au sein du CECOS (Centre d’Etude et de Conservation des Oeufs et du Sperme) après une consultation dédiée.
Lorsque le traitement est terminé et le projet parental défini, ces prélèvements peuvent être utilisés à l’aide d’une équipe spécialisée en biologie de la reproduction.

À noter que la fertilité peut être spontanément restaurée.
Il est donc utile de maintenir une contraception après les traitements si vous n’avez pas de désir d’enfant immédiat.

L’aide d’une équipe spécialisée et le recours des prélèvements au CECOS ne sont donc pas forcément nécessaires pour mener à bien votre projet parental.

Pour trouver le CECOS le plus proche de chez vous :

Sexualité & Cancer

Après le diagnostic de cancer, la sexualité peut être atteinte de différentes manières, parfois même après la prise en charge. Si certains cancers l’impactent de façon évidente, n’importe quel cancer peut occasionner des troubles d’ordre sexuel pendant les traitements comme après.

Troubles de la libido

La baisse de la libido est le trouble le plus fréquent chez les patients atteints de cancer. Ainsi, cela touche environ un patient sur deux. Celle-ci est le plus souvent multifactorielle. Cela est lié à l’angoisse générée par la maladie, à la fatigue secondaire due à la maladie et aux traitements.

Les hormonothérapies ont également un retentissement spécifique sur la libido.
Afin d’améliorer ces difficultés, il convient de prendre en charge toutes les causes possibles. La communication à l’intérieur du couple est un élément clé car la maladie peut retentir sur la libido du partenaire également.

Modification de l'image corporelle​

Après une chirurgie importante (mastectomie, pose de stomie etc), l’image corporelle est modifiée. Il est alors difficile d’accepter son nouveau corps et donc encore plus de le dévoiler. Les traitements médicamenteux, chimiothérapies et thérapies ciblées, peuvent également modifier l’apparence physique.

De nombreuses solutions, que ce soit la reconstruction chirurgicale mais aussi les prothèses externes et capillaires, les cosmétiques ou les tatouages, existent pour restaurer l’image de soi ou mettre en valeur une nouvelle image.

Chez la femme

En fonction de la tumeur primitive et des traitements reçus, il peut exister différents symptômes spécifiques. Ces difficultés peuvent être : douleurs durant les rapports sexuels, vaginisme, absence de plaisir ou difficultés à atteindre l’orgasme.

Chez l'homme

En fonction de la tumeur primitive et des traitements reçus, il peut exister différents symptômes spécifiques : difficultés érectiles, éjaculation prématurée ou retardée, absence de plaisir ou difficultés à atteindre l’orgasme, régression en taille des organes génitaux externes.

Malgré ces difficultés, la sexualité reste possible.

Quel que soit le trouble, nous vous recommandons d’en discuter en premier lieu avec votre partenaire mais aussi avec votre médecin.

Des solutions existent, notamment auprès de professionnels diplômés en onco-sexologie. Il est également primordial de dialoguer au maximum sur ces sujets avec votre partenaire. La communication au sein du couple est un élément essentiel pour surmonter ces profonds changements.

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